Mon matériel Montessori
Comment en suis-je venue à créer des cartes de nomenclature ?
Si j’en viens à proposer du matériel sur la pédagogie Montessori, c’est en réalité un long parcours personnel, professionnel et parental.
En effet, avant de fonder le cocon de stéfamille, j’ai été institutrice pendant 13 ans. Je me suis formée à la pédagogie Montessori puis je suis devenue éducatrice Montessori dans le but de créer une école. Une chose en entrainant une autre, j’ai eu un projet encore plus fou…Le cocon de stéfamille, un espace parental axé sur le maternage proximal et la communication positive. J’y anime des ateliers parents-bébé, je soutiens les parents dans leur parentalité et j’anime également un peu partout des conférences sur l’éducation positive et sur la pédagogie Montessori.
Parallèlement à ça, je me suis investie énormément avec mes 3 enfants dans le co-schooling depuis 12 ans maintenant. C’est vraiment devenu un art de vivre pour nous. Non pas pour stimuler encore plus nos enfants, ni pour en faire des petits génies, (cela va vraiment à l’encontre des valeurs montessoriennes), mais parce que :
- Pour nous apprendre se fait au quotidien. Petit et grand nous apprenons tous les jours.
- Apprendre est source de joie et nous l’oublions trop souvent.
- Transmettre des connaissances à nos enfants crée une jolie complicité avec eux.
- S’intéresser à ce qui anime son enfant en ce moment c’est apprendre davantage à le connaitre.
- Apprendre autrement que dans des cahiers permet de fixer plus durablement la matière.
- C’est aussi laisser la place constamment à la curiosité et la partager avec ses proches.
- Ça permet de transmettre de belles valeurs comme le respect, l’ouverture d’esprit, au monde, …
- Et enfin parce que cela crée de jolis souvenirs, des moments heureux ensemble, en famille.
Nous avons donc testé différentes manières d’apprendre en s’amusant, toujours en respectant l’envie et le rythme de nos enfants. Puis nous avons trouvé celle qui nous convenait en reprenant les principes de la pédagogie Montessori et Reggio. Notre entourage nous a alors sollicité pour faire de même avec leurs enfants. Les confinements ont alors accéléré les choses et vous étiez de plus en plus nombreux à nous poser des questions et à s’y intéresser. Le premier confinement m’a permis également de me réinterroger et d’ajuster ma pratique de co-schooling. Le matériel que j’utilisais était bien, mais je restais persuadée qu’il y avait moyen de l’améliorer, d’être plus juste, plus clair, plus uniforme, plus complet. Bref, il fallait que je crée mon modèle de cartes de nomenclature.
Voici une brève explication de mes choix pédagogiques pour ces cartes.
Nomenclature simple ou en 3 parties ?
J’utilise principalement des cartes classifiées, nomenclature simple, qui abordent le lexique d’un thème choisi dans le but d’accroître le vocabulaire de l’enfant. Elles peuvent être utilisées dès un an comme un imagier. Lorsque l’enfant a entre 2 et 3 ans, nous pouvons l’inviter à parler, à dire ce qu’il connait sur le sujet, à la décrire, à les comparer entre elles, … La leçon de vocabulaire en trois temps n’est qu’un usage parmi d’autres. Personnellement je n’ai jamais vraiment insisté sur l’apprentissage en 3 temps (1 nommer – 2 montre-moi – 3 comment ça s’appelle) pour le vocabulaire de base. Il faut que cela reste un moment de partage, de découvertes et d’amusement. C’est pourquoi, j’ai préféré faire des mises en pair avec des figurines ou objets de la vie du quotidien selon le thème abordé. J’imprime donc personnellement qu’une seule fois chaque carte.
Quand les enfants grandissent et deviennent lecteurs, pour des notions dites « scolaires », j’utilise alors les cartes de nomenclature en 3 parties, ceci permet alors de fixer les acquis et surtout permet une autocorrection. Il y a alors une version porte-clé, des cartes images sans texte, et les cartes mots.
Avec ou sans légende ?
Pour de très jeunes enfants, non-lecteurs, on pourrait penser qu’elle soit complètement facultative. D’ailleurs, ils ne semblent même pas les remarquer. Même s’il est vrai que le cartes de nomenclature NE SONT PAS un outil pour apprendre à lire, cela reste une représentation écrite. On n’invente rien, il y a une trace écrite avec un mot qui fait sens. Tout comme dans un livre, on lira plusieurs fois le même texte, car c’est écrit.
Cela permet de susciter petit à petit une curiosité pour l’écriture et la lecture, mais surtout de comprendre le concept d’écriture qui n’est qu’autre qu’un codage du mot parlé.
J’ai également dans certains cas, choisi de mettre en article indéfini (un – une), afin de sensibiliser l’enfant au mot féminin et masculin. Si l’enfant entend plusieurs fois le mot avec un article, il aura plus facile, une fois plus grand de savoir si c’est un mot féminin ou masculin. J’ai également choisi un article indéfini pour ne pas avoir de « l’ » qui ne donne pas d’indication quant au genre du mot.
Cursive ou scripte
La prise d’indices concernant les différentes lettres est beaucoup plus difficile quand l’écriture est cursive (= « attachée »), le mot apparait alors à l’enfant comme un ensemble continu. Mais, c’est de cette manière qu’il devra coder le mot s’il veut l’écrire. Or tous nos livres sont presque tous en scripte. Il m’est apparu logique de proposer un support en cursive à l’enfant afin de se familiariser avec cette écriture si particulière.
La police a été choisie avec soin. Je tenais à ce qu’aucunes des lettres ne soient coupées ou modifiées. Elle n’est pas à 100% parfaite, mais elle est très qualitative. C’est d’ailleurs celle qui est la plus largement utilisée dans nos écoles.
Le format
Après avoir testé énormément de formats différents, le format carré m’a semblé le plus judicieux. En effet, cela permet de mettre en évidence de grandes photos afin de mieux visualiser les détails. Je voulais également normaliser toutes mes cartes. Ainsi toutes mes cartes ont une unité, chacune d’entre elles ont le même format, papier, taille d’illustrations et de légendes. Ce qui ouvre une variété infinie d’utilisations et de classements des cartes.
Cependant, exceptionnellement, un format rectangulaire sera utilisé pour des fiches plus complètes qui nécessitent de plus grandes illustrations.
Les illustrations
Afin de faire sens aux enfants, j’utilise un minimum de dessin. J’ai opté pour que chaque carte, soit dans la mesure du possible, une photographie. Il m’est apparu également essentiel de supprimer tous les détails non importants de la photographie qui pourraient entraver la concentration des enfants (exemple : les décors). Les illustrations sont donc sur fond blanc. Chaque carte est donc travaillée avec soin afin d’avoir une photographie idéale et chaque photographie est retouchée sur ordinateur pour une meilleur perception de la réalité.
Le code couleur
Chaque carte a un bord de couleur qui reprend le même code couleur des continents Montessori à savoir :
Orange = Amérique du Nord
Rose = Amérique du Sud
Rouge = Europe
Jaune = Asie
Vert = Afrique
Brun = Océanie
J’ai ajouté le bleu pour tout ce qui touche à la mer et le noir pour les inclassables.
Évolutif
Je suis bien consciente que chaque thème à un coté exhaustif avec énormément de cartes. Nous n’allons bien entendu pas proposer toutes les cartes à un enfant de deux ou trois ans…bien que pourquoi pas, suivant les thèmes et la motivation de l’enfant.
Ayant moi-même, des enfants plus âgés, je me suis rendue compte que certains mots de vocabulaire n’étaient pas forcément bien acquis. Les fichiers de nomenclature étaient souvent succincts ou ne correspondaient pas à nos besoins. C’est également dans cette optique que j’ai voulu créer mon propre lexique.
A vous donc de choisir les cartes qui vous semblent les plus appropriées à l’âge de votre enfant, pour ensuite en ajouter au fur et à mesure. Il est également possible de mélanger les thèmes, de classer les cartes selon un critère défini (continent, couleur, déplacement, milieu, etc.).
Intérêt pédagogique :
Ces cartes de vocabulaire ont été élaborées selon la philosophie Montessori pour votre enfant afin de :
– nourrir sa curiosité
– enrichir son vocabulaire
– offrir une préparation à la lecture
– travailler sa concentration
– stimuler ses connaissances sur le monde qui l’entoure
– initier à certain concept mathématique comme par exemple la mise en paire.
– développer son autonomie
Maria Montessori explique que l’enfant possède un esprit absorbant, c’est-à-dire que l’enfant absorbe naturellement et se nourrit de toutes les expériences actives qu’il aura dans son milieu. Il apprend avec joie, curiosité et sans aucun effort.
L’enrichissement du vocabulaire de l’enfant fait donc partie intégralement de ce processus.
En effet, de 2 mois à 6 ans l’enfant est dans la période sensible du langage. Une période sensible correspond à une sorte de compulsion qui incite l’enfant à se concentrer sur un aspect particulier de son environnement jour après jour, sans jamais se fatiguer, ni se lasser. Au début, l’enfant absorbe le langage et le retient de manière inconsciemment. Puis de 2 ans et demi à 6 ans, l’enfant entre dans une nouvelle période d’organisation du langage avec beaucoup de vivacité et de spontanéité. C’est durant cette période de sa vie que l’enfant va apprendre le plus grand nombre de mots. 86% à 98% du vocabulaire des enfants est appris par leurs parents. Par conséquent, nous devons nous comporter comme des exemples auprès de nos enfants et leur transmettre nos connaissances.
Voici un matériel incontournable qui pourra vous y aider. Une nomenclature Montessori est une série d’images sur un thème donné. Elles ont pour objectif d’étendre le lexique de vos enfants en leur faisant découvrir du nouveau vocabulaire.
Ces cartes de vocabulaire font partie du matériel Montessori de base et elles utilisent un vocabulaire riche et précis. Chaque série est préparée avec soin et se veut la plus complète possible. Les images sont des photos afin de correspondre le plus possible à la réalité. Le mot écrit est en belle écriture cursive afin de familiariser l’enfant à l’écriture manuelle. Sur certaines séries, il y aura un code couleur représentant les différents continents dans les couleurs de la pédagogie Montessori.
Pour les enfants en âge de lire, elles pourront également consolider l’apprentissage de la lecture.
Comment préparer les cartes ?
Je vous invite à imprimer les cartes. Ensuite, il est préférable de les plastifier avant de les donner à votre enfant. Pour se faire munissez-vous d’une plastifieuse et de pochettes de plastification à chaud. Armez-vous ensuite d’un peu de patience. Découpez devant la tv ou en écoutant de la musique peut rendre l’activité plus agréable 😉
On m’a récemment posé la question : on découpe avant ou après plastification ? Les deux sont possibles, mais personnellement, étant perfectionniste, je découpe deux fois : avant et après. Une fois plastifié, je découpe en laissant un bord de 2 mm, je trouve que cela tient mieux. Pour être sur, vous pouvez également repasser une dernière fois les cartes dans la plastifieuse si vous avez un doute sur l’une ou l’autre poche d’air sur la carte.
Comment peut-on les utiliser ?
– Imagier : Installez-vous confortablement avec votre enfant et regardez les cartes en nommant les images. Essayez de faire parler l’enfant le plus possible.
Vous pouvez également détailler l’image. Le but est de passer un bon
moment avec l’enfant. Arrêter l’activité quand il perd votre attention. Cette
activité peut être faite de manière routinière (après le gouter par exemple).
– « Montre-moi… » : Recherche d’un terme dans un petit groupe de cartes. Par exemple, l’enfant devra chercher la tortue dans une série de 3 cartes (ou plus suivant l’âge de votre enfant) représentant des animaux domestiques.
– « Trouve la même » / mettre en paire : imprimez la série de cartes en deux exemplaires. Donnez ensuite 4 à 10 images à votre enfant. Vous disposez ensuite une carte devant lui en la nommant. Demandez-lui de trouver la carte identique.
– Associer l’image à une figurine en bois ou en plastique, rendra l’activité
un peu plus sensorielle. Veillez à ce que cette dernière soit réalisée de
manière réaliste et représente bien l’animal.
– Trier les cartes selon un critère (animaux qui vivent dans l’eau-air-terre ; par continent, etc.)
Essayez d’adapter les nomenclatures au contexte immédiat de l’enfant en les associant à son vécu. Pour choisir la meilleure nomenclature, pensez à ce qui anime votre enfant en ce moment ou à vos activités récentes ensemble. Par exemple, votre enfant s’arrête en rue dès qu’il voit une fourmi ? Proposez-lui la nomenclature sur « les petites bêtes des jardins. Vous venez de faire une balade en forêt ? La nomenclature sur les animaux de la forêt sera parfaite, etc.
N’oubliez pas que le plus important est de passer un moment ludique et de partage avec votre enfant.
Comment les ranger ?
Mes cartes ont le bon format pour rentrer dans une pochette à CD en plastique. Personnellement je les ai prises en plusieurs couleur afin de classifier les thèmes
Orange = corps humain
Violet = histoire
Vert = nature
Bleu = astronomie
Rose = géographie
Mais le plus souvent, je les range en porte clé et les place dans une boite en bois.
Les carte de nomenclature sont à disposition dans notre salon permettant ainsi de les regarder facilement quand nous avons deux minutes ou pour vérifier vite une information.
Pour conclure, je dirais que je suis vraiment contente de m’être lancée dans la fabrication de ces cartes, proches de mes valeurs et de ma vision de ce que devrait être l’apprentissage.
Je suis heureuse de pouvoir les partager avec vous et de vous en faire profiter un maximum.
Je reste disponible si vous avez des questions.
A très bientôt
Stéphanie
psss: je vous partage également d’autre astuces sur mon compte instagram de maman Montessori : « Les trésors de stéfamille«
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